C’est à Novi Sad, en Serbie, que se sont tenus les Championnats d’Europe vétérans 2025, réunissant plus de 3’000 passionnés venus de toute l’Europe. Bon nombres de Genevois (sept au total) se sont rendus dans la cité surnommée ''l'Athènes serbe'' dont le Meyrinois Nenad Stevanovic qui dispose d'origines serbes et pour qui la compétition revêtait d'une importance symbolique. Entretien avec le double quart de finaliste de ces CE Seniors.
Bonjour Nenad, tu viens de conclure ces championnats d’Europe seniors avec deux quarts de finale simple et double. Quel bilan tires-tu de la compétition ?
L’ambiance était à la fois compétitive et conviviale, malgré quelques petits défis logistiques comme une climatisation capricieuse dans l’une des salles. Côté résultats, je suis globalement satisfait, même si je regrette de ne pas avoir décroché de médaille. Atteindre deux quarts de finale dans la catégorie O65 est tout de même honorable, surtout en simples, où la concurrence était rude (près de 300 joueurs participants). Après avoir remporté mes trois matchs de poule, j’ai gagné encore cinq matchs dans le tableau principal, sans perdre un seul set.
Malheureusement, le match décisif pour la médaille est arrivé à un mauvais moment : la journée avait commencé à 9h45 et s’est terminée vers 20h, avec ce quart contre un Russe jouant avec deux picots. En revoyant la vidéo, je me rends compte que j’étais complètement hors du coup – fatigué et déconcentré. Cela dit, c’était un très bon joueur, qui s’est ensuite qualifié pour la finale, qu’il a perdue contre Ding Yi, ex-n°7 mondial. En double, j’ai joué avec mon ami de longue date, Jan Leporis (Serbie). Là encore, nous avons été stoppés en quarts par une paire tchèque redoutable : Vojtek et Cecava, anciens champions du monde vétérans.
Cela fait de nombreuses années que tu disputes ce type de compétition. Pourrais-tu nous raconter ton vécu ?
J’ai participé à mon premier Championnat du monde à Lucerne en 2002, où j’ai atteint les quarts en O40 – une expérience inoubliable. En 2003, aux Championnats d’Europe à Courmayeur (Italie), j’ai même atteint la finale en simple et en double. Après une longue pause, je suis revenu sur la scène en 2019 à Budapest, où je suis encore tombé en quarts contre Cecava… alors que je menais 10:8 dans le premier set et 9:3 dans le deuxième ! L’année dernière à Rome, lors des Mondiaux, je suis arrivé en huitième de finale, battu par un Japonais qui s’est hissé jusqu’en finale.
Au-delà des résultats, ces compétitions sont toujours l’occasion de retrouver de vieux amis et rivaux. La semaine dernière, j’ai croisé Zoran Primorac (ndlr : ancien joueur croate médaillé d'argent aux Jeux Olympiques), Slobodan Grujić (ancien joueur serbe), Aleksandar Karakašević (ancien joueur serbe, ex numéro 51 mondial) et même Zoran Kalinić, ancien champion du monde en double. Anecdote amusante : un joueur allemand m’a reparlé d’un match que nous avons joué ensemble… en 1981 !
Depuis mon tout premier Championnat du monde vétérans à Lucerne en 2002, chaque édition m’a apporté son lot de souvenirs forts, tant sur le plan sportif qu’humain.
Tu viens également de faire le doublé en O60 aux championnats suisses seniors. Existe il une recette « Stevanovic » pour être performant ?
Mes victoires aux championnats suisses me réjouissent toujours autant. La concurrence avec des joueurs comme Rista Stukelja ou mon partenaire de double Maurice Taylor me motive à rester au top.
Ma recette pour maintenir un bon niveau ? Miser sur la qualité de mes entraînements plutôt que sur leur quantité. Et j’ai la chance d’avoir au club des coéquipiers comme Giacomo Sorrentino et Maël Piccoli – grâce à eux, je reste toujours classé série A.
En résumé : beaucoup de plaisir, de belles rencontres et des matchs accrochés !
As-tu des objectifs dans le futur ?
Avec les prochains Championnats du monde en ligne de mire, la motivation reste intacte. Tant que le corps suit et que le plaisir est là, l’envie de progresser et de partager reste plus forte que jamais.
