Il est connu comme le plus grand club de Suisse en nombre de membres, consacre une part importante à la formation jeunesse avec d’excellents résultats (preuve en est avec deux titres au dernier tour final jeunesse) et a lancé un cours pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. A l’occasion de l’Assemblée Générale de l’AGTT qu’il organisait, nous sommes allés à la rencontre du club d’UGS-Chênois à travers son vice-président Loris Biro-Levescot, également ancien responsable médias et communication de l’AGTT !
Bonjour Loris, pourrais-tu d’abord te présenter et ta fonction à UGS-Chênois ?
Hello Alexandre ! J'ai 40 ans, je suis actuellement en réorientation professionnelle à la Haute École de Travail Social (HETS) de Genève pour obtenir le Bachelor d'éducateur social. Je joue depuis 1997 avec une seule courte interruption entre mes 18 et 20 ans. Cela fait quelques années que je joue en ligue nationale, toujours avec la même passion !
En parallèle de mon rôle de joueur je suis président technique pour le club d UGS-Chênois. Je m'occupe d'une bonne partie de ce qui touche aux compétitions liées aux joueuses et joueurs licencié.e.s : établissement des licences, gestion des équipes, planification, recherche de remplaçant, ainsi qu'une partie de la communication du club et j'espère prochainement participer au développement de nouveaux cours pour des publics fragilisés, en lien avec ma formation.

UGS-Chênois compte près de 200 membres (plus grand club de Suisse) et possède la particularité de compter une équipe minimum dans chaque ligue, à part la LNA. Comment expliques tu ce succès ?
Tout d'abord merci pour tes mots positifs concernant notre club ! Je pense que la clé de notre succès actuel réside dans trois points : engagement, travail et passion. Nous avons la chance de pouvoir compter sur un comité solide ou la répartition des rôles et des tâches a trouvé un bon équilibre, ainsi que quelques bénévoles particulièrement impliqués sans qui nous ne pourrions pas avoir cette dynamique.
Et bien sûr, nos trois entraîneurs professionnels, Ludovic, Samuel et Eddy, qui sont au centre de l'activité du club et pour qui le tennis de table rime toujours avec les trois points que j'ai mentionnés plus haut.
Notre politique basée sur la formation porte ses fruits depuis quelques années, avec des cours tous niveaux qui orientent progressivement les plus motivés vers l'étape supérieure. La présence d'un noyau dur "mixte" UGS-Chênois/Espérance (club qui a fusionné avec UGS-Chênois en 2010) apporte également une forme de cohésion supplémentaire à mon sens.
Le club a lancé récemment son cours tennis de table Parkinson. Pourquoi ce lancement et comment cela se déroule ?
Le cours pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson a été lancé par notre entraîneur Samuel Coutolleau. Je lui laisse donc la possibilité de répondre :
Samuel Coutolleau : Après avoir vécu une bonne expérience en lien avec le sport adapté en France, j'avais envie de développer un projet de ping santé/social en Suisse. Le tennis de table est un bienfait reconnu pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, tant pour l'aspect physique (motricité, précision, coordination) que psychique (concentration, réflexion, choix d'exécution des coups, etc.). Cette offre n'existait pas sur Genève, j'ai par conséquent décidé de créer un cours 'Parkinson' en septembre 2023.
Il a débuté avec 2 ou 3 participants seulement. Puis, grâce à l'accord mis en place avec l'association Parkinson.ch qui relaie efficacement l'information sur ses supports de communication, le groupe s'est étoffé. Il compte aujourd'hui une quinzaine de participants. Certains ont même joué leurs premières compétitions officielles, et des liens avec l'association PingPongParkinson se mettent en place.
Nous avons récemment participé à l'événement organisé à l'occasion de la Journée mondiale de la maladie de Parkinson par le cabinet de physiothérapie genevois spécialisé dans les maladies neurologiques Physio Neuro&Balance et des contacts existent également avec l'Unité des troubles du mouvement des Hôpitaux Universitaires de Genève.
Après 2 saisons les retours sont très positifs. Les participants au cours sont assidus et apprécient fortement les moments de rencontre et d'échange générés en plus de l'activité physique. D'ailleurs, un créneau supplémentaire devrait être mis en place au sein de notre association dès septembre afin de satisfaire la demande croissante.

Comment s’annonce le futur pour le club ?
Il est toujours incertain en terme d'infrastructure. Notre club doit changer de locaux dans les années à venir, au profit des pompiers qui vont récupérer la totalité du bâtiment afin d'avoir une équipe plus grande sur place 24 heures sur 24. Nous espérons pouvoir déménager dans une autre salle permanente aux alentours mais c'est un gros travail administratif et politique, qui demande beaucoup de temps et d'énergie.
Côté sportif nous espérons garder notre dynamique actuelle, pérenniser nos objectifs de formation des jeunes, d'intégration des meilleur.e.s au niveau national, mais aussi de faire en sorte que nos membres maintiennent du plaisir à l'entraînement et aux compétitions de tous niveaux.
Les démarches de Samuel concernant le cours Parkinson, ainsi que celle du CTT Onex m'ont beaucoup inspiré. Dans le cadre de ma formation j'ai actuellement l'occasion de travailler sur un projet intergénérationnel, j'espère pouvoir le développer au sein du club dès 2026. Le tennis de table est un sport accessible à tout âge/condition physique/classe sociale et peut être une solution à de nombreux besoins modernes (solitude, motivation, encadrement, solidarité). Je pense qu'il y a de nombreuses possibilités de développement de notre sport comme plateforme sociale ou thérapeutique et j'espère que c'est une voie qui sera amenée à se développer à Genève et en Suisse.




