Fabrice Spadaro : ‘’Un bonheur d’entraîner en Handisport !’’

Il est l’un des personnages les plus connus du tennis de table genevois et l’est encore beaucoup plus depuis qu’il est devenu entraîneur. À 40 ans passés, Fabrice Spadaro a de longues années de tennis de table derrière lui mais c’est seulement récemment qu’il a pu réaliser l’un de ses rêves en ouvrant une session tennis de table handisport dans son club, le CTT Onex. Rencontre avec un passionné.

Bonjour Fabrice, tout d’abord peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours dans le tennis de table ?

Je m’appelle Fabrice Spadaro, je viens tout juste de fêter mes 44 ans et cela fait depuis mes 27 ans, même si j’ai eu une saison d’activité entre mes 17 et 18 ans, que je joue au tennis de table et 17 ans que j’exerce comme entraîneur. L’envie d’entraîner m’est venue car je souhaitais transmettre aux plus jeunes mon expérience qui a vu les méthodes d’entraînement dites ‘’clichées’’, c’est-à-dire les forts avec les forts et les moins bons avec les moins bons.

Je me suis aussi spécialisé dans l’aspect mental, que j’ai pu travailler lors de mon passage à Carouge, et ainsi améliorer mes compétences d’entraîneur. Je suis passé par le ZZ-Lancy, le Carouge TTC, le CTT Rolle, le CTT Nyon et le CTT Onex où j’y suis depuis quatre ans et avec qui j’ai commencé un projet notamment grâce à Bernard Péclat (moniteur JS au CTT Onex). Lors de mes entraînements, je fais que les enfants puissent s’améliorer à travers des exercices hors tennis de table.

Tu as lancé la saison dernière le Cours Handisport & Autisme Genève au CTT Onex. Comment t’est venue l’idée ?

Il y a quelques années, j’ai été contacté par un jeune autiste qui m’a sollicité pour un suivi d’une heure hebdomadaire du côté de Carouge. À travers ce suivi, je me suis plongé dans la lecture et discuté avec les différents encadrants pour approfondir l’apprentissage. Cette expérience m’a poussé à vouloir développer le tennis de table handisport au niveau psychique.

J’ai alors contacté l’association Autisme Genève après avoir effectué en parallèle une formation d’entraîneur handisport pour monter ce projet car l’association connaissait déjà la personne avec qui je travaillais. Handisport Genève a aussi été intégré au projet car ils connaissaient déjà le tennis de table handisport grâce à Jacqueline Blanc.

Nous avons donc organisé une journée porte ouvertes, qui s’est déroulée en mai 2021 à Onex avec une vingtaine de participants. Suite à celle-ci, nous avons proposé de donner un cours d’une heure hebdomadaire avec Jacky Casimir (président du CTT Vernier) et les deux associations ont accepté !

On parle très souvent du sport handicap physique mais jamais du sport handicap psychique. Raconte-nous comment se passe le quotidien avec les participants ?

Cela se passe extrêmement bien ! On a un groupe hétérogène au niveau des âges (de 12 à 50 ans) et les gens sont vrais et francs. Ils sont très motivés à faire du tennis de table et très gratifiants car tu changes leur quotidien en les faisant progresser car pour eux, une simple progression pour les personnes sans handicap mental en est une très grande pour eux !

Je vais prendre en exemple un jeune qui a commencé sans savoir faire un échange. Il avait de grosses difficultés mais cela le faisait rigoler et il était très jovial. Puis j’ai appris qu’il avait une grande connaissance musicale et je me suis décidé à mettre en place des sessions challenge avec de la musique. Cela lui a permis de nettement s’améliorer et récemment, il a presque atteint les dix échanges, ce qui est déjà une grande victoire pour lui !

Au niveau des participants, on imagine que la majorité vient pour s’amuser mais est-ce qu’il y a des joueurs qui songent à faire de la compétition à l’avenir ?

Nous avons un jeune parmi nos participants qui possède un très bon niveau. Lui et sa famille sont très motivés et c’est ainsi que Bernard Péclat l’a pris sous son aile. Désormais, il effectue aussi les entraînements avec les autres jeunes du club et, à l’avenir, prendre une licence de compétition, même si cela demander un gros investissement.

Mais, à part ce jeune, nous n’avons pas eu de demande de licence de la part de nos autres participants mais ce n’est pas grave car notre objectif premier de ce cours n’était pas de les amener à un niveau de compétition mais qu’ils prennent du plaisir. Peut-être qu’à l’avenir, ce sera une possibilité à envisager mais comme dit plus haut, il faudra analyser les investissements à effectuer pour les mettre dans les meilleures conditions.

Dernière question : qu’as-tu pu apprendre sur le sport handicap ?

Comme dit plus haut, quand tu entraînes des personnes en situation de handicap, tu sais que ces personnes seront sincères de bout en bout et si elles aiment ta façon d’entraîner, elles te le diront comme elles te diront si elles n’aiment pas certains exercices. Par ailleurs, il ne faut jamais être fermé d’esprit et ne pas hésiter à innover dans la façon d’apprendre aux autres.

Je tenais aussi pour terminer saluer Kiny Parade, responsable technique et monitrice Handisport. Sans elle, je n’aurais jamais pu lancer ce projet car elle m’a énormément aidé durant ma formation Handisport, notamment en me donnant quelques astuces. Une personne exceptionnelle, toujours disponible et qu’il faut vraiment rencontrer dans sa vie !

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